Interview de David Lisnard

Depuis le début de cette crise vous êtes dans l’action et vous dénoncez le décalage permanent entre annonces et les actes au sommet de l’Etat, comment expliquez-vous cette impuissance qui désespère les français ?

Dans une crise seuls comptent les résultats. Comme beaucoup de Maires, j’ai tenté de prendre localement les mesures qui permettaient de contribuer efficacement à la lutte contre l’épidémie et de défendre notre économie. Or, nous avons constaté, non seulement l’absence totale d’esprit de partenariat de la part du gouvernement, une grande lenteur dans les prises de décisions et beaucoup de contradictions et d’injonctions contradictoires.

Mais il nous faut bien distinguer ce qui résulte des conséquences de la pandémie, et ce qui relève des handicaps structurels du pays.

Le point commun est bien le poids de la bureaucratie et de l’étatisme dans notre pays.

Notre défaillance, et parfois notre impuissance, est là dans cette folie bureaucratique qui affaiblit l’autorité de l’Etat et donc son efficacité, son efficience. Couplée à un exécutif qui pense plus à la communication qu’à la fiabilité de l’action, elle s’est traduite dramatiquement dans la gestion de l’épidémie par des décisions erratiques, un manque d’effectivité dans l’application sur le terrain, une absence totale d’anticipation.

C’est factuel : nous faisons partie des pays développés les moins performants sur le plan sanitaire, économique et social.

Après le retard des masques, des tests, l’absence de méthode rigoureuse pour dépister, diagnostiquer, isoler, aujourd’hui, nous devons faire face à une pénurie de doses de vaccins.

Les faits et les chiffres sont là, têtus, et viennent contredire les déclarations gouvernementales sur le calendrier de la campagne de vaccination et sur le nombre de français vaccinés.

Les mairies ont pourtant apporté la logistique avec des centaines de centres de vaccinations qui sinon n’auraient jamais existé, le gouvernement n’ayant pas activé l’armée ou le ministère de l’intérieur.

Or, le  schéma centralisateur totalement fou dans lequel nous évoluons, nous utilise mais ne nous  autorise pas à stocker les doses, et donc à optimiser la prise de rendez-vous, et surtout ne respecte les livraisons annoncées.

Nous sommes ainsi entre 5 à 12 fois en dessous des chiffres matériellement possibles des vaccinations dans nos centres.

Dans le pays où nous comptabilisons le plus de dépenses publiques, nous déplorons les plus grosses pénuries (masques, gel, test, respirateurs,…) sauf en ce qui concerne les nouvelles règles et les normes absconses édictées par la haute administration.

Cela a conduit notamment à des absurdités dont des « interdits généraux », les auto-attestations dignes de Kafka, l’avancement du couvre-feu à 18h dont j’ai dénoncé la faible efficacité et même la contre productivité sur le taux d’incidence et la propagation de la COVID 19.

Tout ceci est révélateur de ce qui ne va pas dans notre pays. Nous alimentons la spirale infernale de la bureaucratisation, des dépenses publiques, de la fiscalité, du surendettement et de l’infantilisation de la société. Sans compter un droit du travail extrêmement enkystant pour ceux qui entreprennent et des contraintes administratives paralysantes.

Cela aboutit inévitablement à un double effet négatif puisque d’une part, cela nuit à l’efficacité de l’Etat sur ses missions régaliennes (sécurité, justice, armée) et d’autre part, l’Etat asphyxie la créativité, l’économie et la société civile.

Pour vous, qui est vraiment Emmanuel Macron ? Qu’incarne-t-il ?

J’ai envie de vous répondre par une série de questions.

Quelles sont les valeurs incarnées par E Macron, quelles sont ses idées concrètes, quelle est sa vision de la France ?

Il y a eu de l’intelligence tactique dans son « en même temps ». Mais celle-ci ne peut que se retourner contre lui une fois confronté au pouvoir, aux réalités et aux décisions à prendre. Vouloir satisfaire tout le monde ne constitue ni un projet ni une façon de diriger une communauté humaine.

Le Président de la République parle beaucoup et agit très peu.

La droite peut-elle gagner en 2022, à quelles conditions ?

Nous avons une responsabilité, celle d’offrir une alternative crédible pour sortir d’une dialectique mortifère entre le conformisme technocratique des pouvoirs qui se sont succédés jusqu’à celui en place actuellement, et la démagogie des extrêmes.

Les deux se nourrissent mutuellement puisque le conformisme nourrit la démagogie, et la démagogie est l’assurance du conformisme.

Un des enjeux principaux est de revitaliser, d’oxygéner notre démocratie. Un autre est de restaurer la cohésion nationale.

La droite, en admettant que le concept « gauche-droite » persiste, doit également se positionner sur les grands défis planétaires de notre époque comme le numérique, l’environnement, la démographie avec des idées et l’assurance de les appliquer.

Pour gagner, nous devrons incarner le mouvement de ceux qui veulent conserver ce qui est bien et changer ce qui va mal, de ceux qui croient en l’enracinement pour se projeter vers une société prospère et porteuse de sens, d’égalité des chances, dans un pays dynamisé et qui se réindustrialise, le mouvement de ceux qui veulent entreprendre tout simplement. Nous devons porter une espérance qui permette à notre pays de retrouver la liberté individuelle, l’ordre public et la cohésion nationale.

Nous devrons inspirer le retour de la société de la confiance, d’une société civique basée sur la responsabilité et la liberté avec des femmes et des hommes au sommet de l’exécutif, plus à même de s’occuper de l’exécution des choses et de réformer l’Etat en profondeur avec le sens de la performance publique.

Ce sont ces convictions que j’apprécie chez Bruno Ratailleau et cette vision de la France que nous partageons.

Pour gagner, nous devrons aussi être rassemblés et positifs.

 

David LISNARD
Maire de Cannes


[REPLAY] B. RETAILLEAU invité de Jean-Jacques BOURDIN

Bruno RETAILLEAU était l'invité de Jean-Jacques BOURDIN sur BFMTV et RMC le jeudi 7 janvier 2021.


Aux pressions, Jérôme Salomon ajoute le mensonge !

Il suffit pour s’en convaincre de lire ses mails.

Alors que le comité d’experts de santé publique France demandait la constitution d’un stock de 1 milliard de masques et que Monsieur Salomon n’en commandait que 50 millions, ce dernier a écrit au directeur de santé publique France le 21 février 2019, je le cite « la position du groupe d’experts est délicate et risquée… Comment concevoir ,sauf a vous décharger sur la DGS puisque vous agissez au nom de l’Etat pour la question des stocks, qu’un groupe d’experts de santé publique france recommande la constitution d’un stock d’antibiotiques ou laisse a penser que le stock de masques doit être autour d’un milliard et que santé publique france n’ai pas constitué des stocks a hauteur de ce qui est recommandé. (…) L’une des solutions pourrait être de modifier la rédaction de certaines formulations. (…) C’est une mesure qui vise a vous protéger et a nous protéger. »

A ceci, le directeur de santé publique france répondait : « j’attire ton attention sur le fait que ces modifications doivent obtenir l’aval des experts avant publication et que nous devrons leur donner une explication ce qui ne va pas être simple tant l’indépendance de l’expertise est un sujet sensible. Regarde quand même si cela vaut le coup… »

Il s’agit clairement de pressions qui vont jusqu’à inquiéter le directeur de santé publique France. Monsieur Salomon commande un rapport d’experts et se permet d’en lire, commenter et modifier les conclusions avant publication. Drôle de conception de l’indépendance des experts. Monsieur Salomon tente de se dédouaner en travestissant la vérité.

Tout cela est à l’image de la gestion dans notre pays ou la technocratie se croit tout permis. Ajoutons que s’il n’y avait pas eu de pression et si les recommandations des experts avaient été suivies, il n’y aurait pas eu de pénurie de masques. Si les Français n’ont pas été protégés par Jérôme Salomon, dès 2019, lui voulait se protéger.

Bruno Retailleau


B. RETAILLEAU invité de BFM POLITIQUE - 06/12/20

Dimanche 6 décembre, Bruno RETAILLEAU était l'invité de BMF Politique sur BFMTV en partenariat avec Le Parisien


Bruno Retailleau sur Public Sénat

Bruno Retailleau était l'invité mardi 2 décembre de l'émission "Bonjour chez vous" sur Public Sénat, en partenariat avec la Presse Quotidienne Régionale. L'occasion de revenir sur tous les sujets qui font l'actualité.


Bruno Retailleau avance sur la route de la présidentielle

Pas encore candidat, mais déjà en campagne, le sénateur LR envoie un courrier à ses soutiens.

Terrorisme, immigration, Covid, commerces de proximité… Bruno Retailleau est sur tous les dossiers. Face au gouvernement, le président du groupe LR au Sénat ne laisse rien passer, pas mécontent de se placer au centre du jeu. Apostrophant les uns, répondant aux autres, Bruno Retailleau agace. Il le sait ; il l’a remarqué quand Gérald Darmanin l’a attaqué sur la liberté d’expression, la semaine dernière, au Sénat. «Je suis devenu une cible», estime Bruno Retailleau.

Dans une lettre envoyée à près de 250.000 soutiens, membres de Force Républicaine, et que Le Figaro s’est procurée, Bruno Retailleau fait un pas de plus vers l’élection présidentielle. À mi-chemin entre une déclaration de candidature et un programme, ses mots laissent peu de doute quant à son ambition. «Je crois au sursaut français », insiste-t-il dans son courrier, en reprenant le titre d’un livre de Jean-François Copé. «Si je veux défendre mes idées dans un moment où la France est frappée par de multiples crises, ce n’est ni pour déplorer ni pour témoigner», appuie Bruno Retailleau. Mais pour «servir la France». Le message est clair. S’il assure ne s’être jamais «rêvé en président de la République», il a visiblement en tête la manière dont il gouvernerait s’il était au pouvoir. «Je veux rendre à la politique son authenticité, car elle se meurt de la communication, des faux-semblants. Je veux rompre avec la politique du papier glacé, rétablir cette hauteur qu’on appelle la pudeur. Une politique de l’altitude plutôt que de l’attitude», détaille-t-il.

Alors que les sondages annoncent un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en 2022, Bruno Retailleau veut croire que tout est possible. Dans cette perspective, le sénateur avance plusieurs fils rouges pour une future campagne: «le devoir de vérité», «l’humilité», «le travail» et «l’ordre» à remettre «dans les esprits», de la société à l’école, de la politique migratoire à l’organisation de l’État, des finances aux comptes publics. «Le “quoi qu’il en coûte” d’Emmanuel Macron est un poison. Un poison que devront boire les futures générations. Car en faisant des chèques en bois, nous leur faisons les poches», s’inquiète-t-il.

«Nous pouvons remettre la France en ordre», martèle Bruno Retailleau, y compris sur le plan écologique. «Face aux catastrophistes, aux gauchistes, aux durs dingues qui du sapin de Noël au Tour de France voudraient éteindre les joies françaises», l’élu plaide pour «une écologie des petites patries» et «un patriotisme écologique».

Alors qu’une partie de la majorité présidentielle, et même de la droite, dénonce le positionnement «étriqué» d’une «droite catholique filloniste»dont il serait le représentant, Retailleau compte faire campagne en articulant la question sociale et les thématiques identitaires. Quitte à surprendre. «Je veux garantir l’équivalent d’un 13e mois pour les salariés les plus modestes, avance-t-il par exemple. Nous avons une dette à l’égard de cette France de la production, du travail, de l’effort partagé. Payer cette dette, c’est lui garantir un travail qui paie.» Face à la crise économique et sociale, le sénateur se montre convaincu de la nécessité d’inventer de nouvelles réponses et préserver ainsi l’espérance des classes moyennes dans la démocratie.

«Homme de droite»

De la même manière, si Bruno Retailleau se définit comme «un homme de droite», la droite, expose-t-il, «n’est qu’un moyen au service d’une fin: la France». «La France, elle est autant à gauche qu’à droite, assure ainsi l’élu LR. Combien de fois me suis-je senti plus proche d’un Jean-Pierre Chevènement sur la souveraineté ou d’une Zineb El Rhazoui sur la laïcité?», affirme le président de Force républicaine en renvoyant aux «causes qui nous dépassent, (aux) luttes qui nous rassemblent pourvu que nous refusions un “en même temps” émollient et trompeur». Pas encore candidat, mais déjà en campagne, Bruno Retailleau annonce vouloir «rassembler les bonnes volontés» et «fédérer les esprits clairs et les cœurs sincères». «En démocratie, le pouvoir s’exerce en se partageant ; il se déploie en s’équilibrant», plaide-t-il en tendant la main au-delà de ses soutiens…

Aux critiques et aux sceptiques, Bruno Retailleau, qui revendique la cohérence de ses prises de position passées, oppose «la force de la volonté» et «le courage de faire et d’assumer». Un message qu’il adresse au chef de l’État comme à sa famille politique. «J’ai vu ma famille politique renoncer comme je la vois parfois hésiter à assumer ses convictions, au risque de jeter dans les bras des démagogues un électorat désabusé. Non, la droite n’a pas toujours été à la hauteur , juge-t-il. Oui, la droite a trop souvent désespéré les électeurs. J’ai vu les volontés s’émousser et les facilités s’imposer.» Face à la «tentation du renoncement» d’une partie de l’électorat et la défiance croissante à l’égard de la classe politique, Retailleau s’engage - s’il était élu - à gouverner différemment, promettant pour les grandes réformes sur l’État, l’immigration ou les retraites de «les soumettre au jugement direct des Français, par référendum». Comme un rendez-vous donné pour 2022.

D’ici là, Bruno Retailleau a décidé de faire évoluer sa stratégie en mettant l’accent sur le digital, en développant une série de podcasts sur les grands sujets d’actualité et une nouvelle application gratuite sur smartphone: La Ruche. Autant de projets qui ont un coût. Comme l’avait annoncé L’Opinion, mi-octobre, l’ex-soutien de François Fillon Arnaud de Montlaur, chargé de lever des fonds pendant la primaire de 2016, a désormais la même tâche au service de Bruno Retailleau. Avec l’objectif de récolter 500.000 euros dans les 6 à 8 prochains mois. «La perception sur Bruno Retailleau a changé ces derniers mois, confie Arnaud de Montlaur. Ça évolue vite et bien. C’est maintenant que tout commence!»


Lettre de Bruno RETAILLEAU aux Français : "nous pouvons remettre la France en ordre"

Saint-Malô du Bois, le 3 novembre 2020

 

Mes chers compatriotes,

Pour la France, l’heure des grands débats est passée. Pour la France désormais, c’est l’heure des choix.

Aujourd’hui, notre pays est à la croisée de son destin.

Malgré le courage de nos forces vives, notre économie est sur le flanc et nos emplois fragilisés, et pas seulement par la crise sanitaire. Malgré l’engagement de nos fonctionnaires notre Etat est à terre, suradministré, surendetté, sous équipé. Malgré la grandeur de notre histoire et la saveur de notre culture, notre nation est déchirée, la France est morcelée. Et la politique, bavarde et impotente, noie dans des discours que plus personne n’écoute son incapacité à agir. A renverser le cours des choses. A inverser la tendance.

La politique est désormais impuissante à prendre en mains le destin de la France et permettre aux Français de reprendre le contrôle de leur vie. Pourtant je ne veux pas me résigner. Je ne veux pas que les Français se résignent.

Seulement, il n’est plus temps de faire semblant. Les épreuves que nous vivons exigent un devoir de vérité. Vérité sur la situation. Vérité sur les solutions. Vérité, aussi, sur nos convictions puisque seule la cohérence et la clarté permettront de soigner la confiance blessée des Français. C’est à cette exigence de vérité que je veux me plier. Sans ruser. Sans tricher. C’est dans la vérité que je veux dire aux Français ce que je crois et ce que je crois pouvoir faire.

Je crois à l’ordre.

L’ordre comme condition de l’égalité, parce que de l’anarchie naît toujours l’injustice. L’ordre comme protecteur de nos libertés, d’entreprendre, d’éduquer, de penser. Ces libertés françaises si chèrement acquises mais si souvent abandonnées dès que surgissent les corporatismes, les communautarismes, les conformismes. L’ordre comme tuteur de la politique car s’abandonner au mouvement sans s’arrimer à ces repères sûrs et solides que sont la loi, la culture ou la souveraineté, c’est exposer son destin à tous les vents. L’ordre en définitive comme remède au grand désordre dans lequel notre pays est plongé.

Car partout où se porte le regard des Français, le désordre domine.

Le désordre est dans nos rues ensauvagées, nos quartiers islamisés. Ce désordre que paient de leur sécurité, et parfois davantage, les plus modestes d’entre nous, exposés à toutes les violences quand les plus aisés sont protégés derrière le mur de l’argent, dans les beaux quartiers, à l’abri des barbaries.   

Le désordre est aussi dans l’Etat. Il est dans le marais de ses 400 000 normes où s’est noyée son efficacité. Il est dans le méandre des 1200 opérateurs et agences publiques où s’est évanouie la responsabilité.  Il est dans la dérive des comptes publics où s’est défaite notre prospérité puisque l’Etat prélève chaque année plus de la moitié de la richesse créée par les Français et affiche des performances toujours plus médiocres, de l’éducation jusqu’à la santé.  Des Français qui ne travaillent plus d’abord pour eux et pour leurs enfants, mais pour nourrir une machine bureaucratique toujours plus vorace et inefficace, comme l’a montré la gestion chaotique de la crise sanitaire. Je sais bien que le sérieux budgétaire ne rend pas populaire. Mais je sais aussi que chez les responsables publics, l’argent facile est une addiction. Une addiction contre laquelle ils luttent d’autant moins que cet argent n’est pas le leur. Je sais surtout que le « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron est un poison. Un poison que devront boire les futures générations. Car en faisant des chèques en bois, nous leur faisons les poches. Des comptes sociaux plombés, une dette abyssale, des sommets d’impôts à payer : est-ce vraiment l’héritage empoisonné que nous voulons leur laisser ? Ce désordre moral né de nos désordres financiers, je le refuse. Dans une société équilibrée, les parents ne prennent pas aux enfants, ils en prennent soin.

Mais le désordre est aussi dans les esprits. Quand les policiers sont jugés coupables d’une haine qu’ils subissent ; quand on accuse Mila et qu’on excuse les fatwas ; quand un premier de cordée toise dans une gare les gens « qui ne sont rien » ; quand c’est la guerre de tous contre tous, entre les classes, entre les sexes, entre les races ; le désordre est partout.

Le désordre est partout, mais le sursaut est possible.

Si je veux défendre mes idées dans un moment où la France est frappée par de multiples crises, ce n’est ni pour déplorer ni pour témoigner. J’ai la conviction profonde que pour la France, rien n’est joué. Tout peut encore être sauvé. Mais à la condition d’en finir avec ces politiques désordonnées qui ont créé le désordre. Produire avant de consommer, punir plutôt qu’excuser, vivre au lieu de subir : nous pouvons encore remettre à l’endroit ce qui a été inversé.

Nous pouvons remettre la France en ordre.

Nous pouvons remettre de l’ordre dans notre justice, créer des courtes peines de prison dès les premiers délits afin de prévenir le crime, supprimer les rappels à la loi, rétablir les peines planchers et mettre fin aux sursis systématiques comme aux libérations automatiques, garantir l’impartialité des juges par l’interdiction de l’appartenance syndicale et la diversification de leur recrutement, accélérer le cours de la justice à travers une augmentation du nombre de magistrats et des greffiers ainsi qu’une simplification des procédures. Je veux une révolution pénale. Je veux qu’on traite enfin les causes au lieu de gérer vainement, lâchement, les conséquences. Soyons courageux, soyons honnêtes ; nous ne mettrons fin aux insécurités qu’en mettant un terme à ce qui les alimente : le laisser-aller judiciaire qui nous a désarmés et le laisser-aller migratoire qui nous a submergés.

Nous pouvons remettre de l’ordre à nos frontières, mettre en place, avec nos voisins européens, comme nous avions commencé à le faire avec l’opération Sophia, un blocus sécuritaire et humanitaire en Méditerranée pour casser les filières d’immigration illégale, exiger que les demandes d’asile soient déposées et traitées dans les pays d’accueil ou de transit, remettre à plat la législation s’appliquant aux étrangers afin que nous puissions enfin expulser tous ceux qui ne respectent pas nos lois. Combien d’imams prêchant la haine, de délinquants multirécidivistes, de clandestins radicalisés sont toujours présents sur notre territoire, protégés par ces multiples exceptions juridiques qui décrédibilisent la règle de droit, qu’elle soit française ou européenne ? Combien de décisions d’éloignement du territoire ont-elles été mises à l’index par une CEDH qui, au nom d’une conception dévoyée des droits de l’homme, piétine le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, notre choix d’être et de rester nous-mêmes ? Je crois aux souverainetés, aux identités. Parce que je crois à l’altérité. Être de partout, c’est se priver de la rencontre avec un ailleurs. Je ne vois aucune diversité dans ce Nomad’s land où les cultures sont écrasées, aplaties par le rouleau compresseur de la mobilité effrénée. Je ne vois aucune humanité dans ces nouveaux bidonvilles, ces favelas au cœur de nos cités où notre fausse générosité a parqué tant de désespérés. En leur ouvrant nos portes, nous les avons mis à la rue.

Nous pouvons remettre de l’ordre dans notre système de santé, si nous augmentons le nombre de soignants en diminuant le nombre de postes administratifs, si nous ouvrons plus de lits de réanimation au lieu d’ouvrir de nouveaux services bureaucratiques dont les coûts creusent la pénurie. Nous pouvons supprimer les agences régionales de santé, revaloriser la médecine libérale, rendre plus autonomes les établissements hospitaliers. Qui mieux que les soignants savent comment il faut soigner ? Nous pouvons reconstruire une filière européenne et française du médicament, ne pas rembourser les médicaments stratégiques venant de Chine, d’Inde ou d’ailleurs quand leurs équivalents sont produits chez nous, en Europe.

Nous pouvons remettre de l’ordre à l’école, si nous remettons de l’autorité et de la liberté. De l’autorité à travers des sanctions immédiates aux premiers actes de violence ou par la suspension des allocations familiales lorsque les parents sont manifestement négligents et défaillants. Et de la liberté parce que les bataillons de décrocheurs, toujours plus nombreux, sont aussi le produit d’un système éducatif toujours plus étriqué, d’un enseignement toujours plus uniformisé, comme d’un pédagogisme toujours moins exigeant et toujours plus discriminant. L’égalitarisme a tué l’égalité. Je veux créer un grand Ministère de la Formation. Je veux faire tomber les murs derrière lesquels s’est confinée l’Education Nationale, loin du monde du travail, des familles, de cette société qui parce qu’elle bouge, se cultive, s’informe, peut enseigner comme elle s’enseigne déjà elle-même. Je veux ouvrir en grand les fenêtres de l’innovation pédagogique, pour instruire autrement, pour transmettre différemment, par de nouvelles méthodes, de nouvelles écoles. Je veux un crédit formation pour chaque jeune français, afin qu’avec sa famille, ses éducateurs, il puisse choisir l’établissement ou l’accompagnement qui lui convient et dont il a besoin, qu’il soit public ou privé. Il y a tant d’intelligences éducatives à soutenir ! Tant d’enfants dont les talents différents ne demandent qu’à éclore et grandir !

Nous pouvons remettre de l’ordre dans notre économie, si nous remettons le travail au centre de tout. Ce travail qu’on crée quand l’activité est libérée. Ce travail qui paie quand les impôts et les charges sont diminués. Je veux garantir l’équivalent d’un 13ème mois pour les salariés les plus modestes ; augmenter le pouvoir d’achat de ceux qui font tourner nos usines, grandir nos PME, vivre nos entreprises artisanales. Sans les agriculteurs et les salariés de l’agroalimentaire, sans les employés de la grande distribution, sans les manutentionnaires, les chauffeurs routiers, sans tous ceux qui constituent le socle de l’économie réelle, la France aurait sombré au printemps dernier. Nous avons une dette à l’égard de cette France de la production, du travail, de l’effort partagé. Payer cette dette, c’est lui garantir un travail qui paie. Assez d’impositions, de cotisations, de contributions. Rendons aux travailleurs le fruit de leur travail.

Nous pouvons remettre de l’ordre dans nos politiques sociales, reprendre aux fraudeurs les milliards d’euros qu’ils dérobent à la France chaque année et rendre aux familles les plus de 3 milliards d’euros que depuis 2012 l’Etat leur a volés, regrouper les aides pour ne pas inciter à l’inactivité, garantir aux classes moyennes l’accès à des prestations que leur travail a financées, réserver les allocations familiales et les aides aux logements aux étrangers non condamnés et présents légalement en France depuis 5 ans, engager une grande réforme sur le travail et la soumettre directement aux Français dès le début du quinquennat.

Nous pouvons remettre de l’ordre face aux désordres écologiques, parce que le compte à rebours est lancé et que le climat n’attend pas. Ne cédons pas au scepticisme, au relativisme. Mais ne lâchons rien face aux catastrophistes, aux gauchistes, aux durs dingues qui du Sapin de Noël au Tour de France, voudraient éteindre les joies françaises et rallumer les centrales à charbon pour satisfaire leur obsession contre le nucléaire. Contre cette écologie des grands boulevards, je veux une écologie des petites patries, qui mobilise des citoyens enracinés sur leurs territoires, qui vivent d’innovations autant que de sobriété, de libertés autant que de responsabilités. Le combat écologique commence d’abord chez nous. N’attendons pas tout des grandes conférences mondiales ou des sommets internationaux. Seules les Nations peuvent agir. Seuls les Etats peuvent contraindre. Je crois au patriotisme écologique. C’est aux Nations européennes d’installer une frontière verte pour taxer les produits et les pays qui ne respectent pas les Accords de Paris. C’est à l’Etat, avec les entreprises françaises, de faire de la transition énergétique une grande politique de croissance et de puissance, comme il a su le faire au siècle dernier avec l’atome. Nous devons investir massivement, consacrer 1% de notre PIB dans la recherche énergétique, contre 0,05% aujourd’hui.

Nous pouvons remettre de l’ordre en Europe, si nous mettons fin à cette querelle stérile avec les Européens du centre et de l’est du continent, si l’Union européenne respecte enfin les souverainetés et les cultures de chacun. Mais par-dessus tout, nous devons nous protéger. Des migrations, bien sûr. Mais des prédations, également. L’Europe est une basse-cour où nos entreprises se font plumer. Je crois à la liberté, aux vertus de l’échange. Mais dans la vie économique, comme dans la vie tout court, la liberté est d’abord ce que nous en faisons. En cédant à une conception brutale et radicale du marché, l’Europe n’a pas servi la liberté. Elle l’a desservie auprès de ses peuples. SKF, Fagor Brandt, Plysorol : j’ai trop vu chez moi, en Vendée, des entreprises florissantes mettre la clé sous la porte, dévorées par la concurrence sans règles d’une Europe sans frontières. Et ceux qui, dans la classe politique, versent des larmes de crocodile à chaque plan social, ceux-là même ont fait l’autruche pendant des années ! Leur Europe, c’est celle qui a désindustrialisé. Aujourd’hui, à Bridgestone comme ailleurs, l’Etat et les Régions doivent naturellement accompagner les salariés licenciés. Mais le travail des responsables publics n’est pas de faire celui de Pôle Emploi. Nous n’avons pas d’abord été élus pour organiser les reclassements des salariés français mais pour combattre leur déclassement. Je veux que la France exige de l’Europe la réciprocité dans les échanges, la préférence européenne, le renforcement des protections douanières, la refonte du droit européen de la concurrence.

Tout cela, nous le pouvons. Si nous le voulons.

Je crois à la force de la volonté. Cette force qui a tant manqué à ceux qui, pourtant, ne manquaient ni de talent ni d’intelligence. Car l’intelligence n’est rien sans le courage de faire et d’assumer. J’ai vu tant d’hésitations, tant de fausses prudences et de vraies lâchetés. J’ai vu l’Etat se coucher à Notre Dame des Landes comme je le vois plier à Fessenheim ou dans les quartiers islamisés. J’ai vu ma famille politique renoncer comme je la vois parfois hésiter à assumer ses convictions, au risque de jeter dans les bras des démagogues un électorat désabusé. Non, la droite n’a pas toujours été à la hauteur. Oui, la droite a trop souvent désespéré les électeurs. J’ai vu les volontés s’émousser et les facilités s’imposer. Et je sais que seul le suffrage des Français peut faire barrage quand survient la tentation du renoncement. Aussi faudra-t-il, pour que les grandes réformes sur l’Etat, l’immigration ou les retraites soient pleinement réalisées, les soumettre au jugement direct des Français, par référendum, dans l’esprit des institutions voulues par le Général de Gaulle. Les Français ont le droit de décider pour eux-mêmes.

Je crois aussi à la force de l’humilité. Elle ne se confond pas avec cette fausse simplicité qu’empruntent parfois des responsables en quête de popularité. Feindre la proximité, afficher une attitude faussement relâchée est un art auquel je refuserai toujours de me plier. L’humilité, la vraie, c’est ce combat intérieur, permanent, difficile, auquel doit se livrer chaque personne publique qui exerce des responsabilités. Jamais je n’ai confondu mes désirs personnels avec le destin collectif. Jamais je ne me suis rêvé en Président de la République. Voilà ma force. Cette force nécessaire pour empêcher les réveils dangereux auxquels nous ont condamnés les rêveries jupitériennes, avec la crise des gilets jaunes et ce défilé ininterrompu des colères françaises depuis l’élection d’Emmanuel Macron. En démocratie, le pouvoir s’exerce en se partageant ; il se déploie en s’équilibrant. Celui des élus locaux doit être renforcé par une plus grande décentralisation. Celui des parlements doit être respecté, clairement distingué du pouvoir exécutif par un découplage des élections législatives du scrutin présidentiel. Une démocratie moderne doit pouvoir articuler le temps court, celui de l’action, du Parlement et du Gouvernement, avec le temps long, celui de la vision, celle-là même qu’exige la Vème République de ses Présidents.

Enfin, je crois à la force de l’unité. Je suis un homme de droite et je ne l’ai jamais nié. Mais la droite n’est qu’un moyen au service d’une fin : la France. La France est autant à gauche qu’à droite. Combien de fois me suis-je senti plus proche d’un Jean-Pierre Chevènement sur la souveraineté ou d’une Zineb El Rhazoui sur la laïcité ? Combien de combats communs ai-je menés avec des hommes et des femmes de gauche : sur le traité de Lisbonne parce qu’il trahissait la volonté populaire, ou le travail du dimanche parce que le profit ne doit pas être le seul horizon humain. Il y a des causes qui nous dépassent, il y a des luttes qui nous rassemblent pourvu que nous refusions un «En même temps» émollient et trompeur. Je ne crois pas au relativisme qui a fait tant de mal dans le cœur des jeunes Français et ouvert tant d’espace au fatalisme ou au fanatisme. Mais je veux rassembler les bonnes volontés, pourvu qu’elles soient patriotes et républicaines. Je veux fédérer les esprits clairs et les cœurs sincères, pourvu qu’ils soient animés par l’exigence et la loyauté. Car dans la politique trop de coups bas sont portés. Trop de manœuvres sont échafaudées. Et si, pour ma part, je n’ai jamais quitté mon parti, j’en connais aussi ses limites comme j’en subis aujourd’hui ses faiblesses. On n’est jamais fort quand on étouffe le débat. On est toujours faible quand on refuse la démocratie.

Je veux rendre à notre démocratie sa parole, désarmer la police de la pensée, déboulonner ces statues qu’on n’ose plus toucher. Je veux le faire avec tous les amoureux de la liberté, tous les passionnés du débat, tous les adversaires de toutes les omerta, parce que nous sommes la France et que nous devons le rester.

Je veux rendre à la politique son authenticité, car elle se meurt de la communication, des faux-semblants. Je veux rompre avec la politique du papier glacé, rétablir cette hauteur qu’on appelle la pudeur. Une politique de l’altitude plutôt que de l’attitude. Assez d’images. Assez de poses. Assez de trucs auxquels plus personne ne croit ! La politique crève de cette obsession de crever l’écran.

Je veux rendre à la France sa fierté, parce que notre histoire est grande et que nos gloires sont belles. Mais c’est à nous qu’il revient désormais de conquérir les prochaines gloires françaises. Dans la technologie, la défense, la décarbonation de l’économie. C’est à nous de déployer, en métropole comme dans nos outre-mer, le drapeau de l’intelligence et de la puissance. Car tel est notre destin. La France n’est pleinement elle-même que lorsqu’elle se place à l’avant-garde des nations entreprenantes et conquérantes. Je veux défier les déclinistes. Je veux défaire les défaitistes. Non, il n’est pas trop tard ! Non, la France n’est pas trop petite ! Demain, elle peut défier les nouveaux empires comme hier, elle a résisté aux anciens. Pour les nations, rien n’est jamais écrit d’avance. Demain, j’en ai la conviction, si nous le voulons vraiment, la France peut revenir au premier rang des grandes puissances. Je crois au sursaut français.

La plupart d’entre nous n’a pas choisi d’être Français mais il revient à chacun de choisir, ou non, la France. Certains ont choisi un autre chemin, un « nouveau monde ». Ce choix ne sera jamais le mien.

J’ai choisi de servir la France. J’ai choisi la force et la simplicité des convictions.

Bruno RETAILLEAU


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«L’islamo-fascisme est aussi le produit d’un Munich politique» B. RETAILLEAU - Le Figaro - 24/10/20

ENTRETIEN - Pour le sénateur de Vendée, l’immigration massive est «le terreau» de l’islam radical en France

LE FIGARO. - Sommes-nous en train de perdre la bataille contre l’islamisme?

Bruno RETAILLEAU. - Oui. Et les annonces gouvernementales de ce vendredi ne changeront pas grand-chose. Un professeur vient d’être décapité par un islamiste et on débat depuis plus de trois mois pour savoir s’il faut employer le mot de séparatisme! Le gouvernement se congratule d’évoquer «l’islamisme radical». Mais il n’y a pas d’islamistes «modérés». L’islamisme est toujours radical. Et le recul de la sécularisation de l’Islam est un fait. L’État doit agir avec fermeté, mais ce n’est pas à l’État de réformer l’islam ou de former des imams. C’est à nos compatriotes musulmans de réagir. Parmi eux, trop d’individus refusent de s’assimiler.

Jean-Pierre Obin, inspecteur de l’Éducation nationale, avait remis un rapport alarmant sur la radicalisation à l’école dès 2004… à François Fillon.
A-t-on fermé les yeux?

François Fillon a dénoncé le totalitarisme islamique quand beaucoup, y compris à droite, n’osaient pas. Car l’islamo-fascisme est aussi le produit d’un Munich politique. Beaucoup ont préféré acheter la paix avec les fréro-salafistes, voire d’acheter leurs votes. Beaucoup ont rendu les armes et désarmé la France. Ils l’ont fait en refusant d’agir: le Sénat a voté l’interdiction du voile pour les accompagnants scolaires, mais le gouvernement a dit non. Ils l’ont fait aussi en culpabilisant les Français. Avec l’islamophobisme, ce terrorisme intellectuel qui fait le jeu des terroristes islamistes parce qu’il victimise les salafistes et tétanise l’État. Avec la repentance, que pratique le chef de l’État quand il accuse la France de crime contre l’humanité en Algérie. Se rend-il compte qu’il donne des armes à ceux qui détestent la France? Quand on sème la haine de soi, on ne récolte que la haine des autres.

Pour vous, il y a une volonté d’appliquer la charia sur le sol français. Comment y met-on fin?

C’est tromper les Français que de prétendre que quelques mesures pourraient à elles seules venir à bout du totalitarisme islamique. Il faut mener un combat global, sur plusieurs fronts à la fois, avec courage et détermination. D’abord en refusant le retour des djihadistes français et en expulsant les 4 000 étrangers fichés pour radicalisation. Mais il faut aussi reprendre le contrôle des quartiers. Je propose qu’on envoie des task force républicaines pour nettoyer les enclaves islamistes, avec des policiers, des magistrats, des travailleurs sociaux, afin de traiter en profondeur les problèmes. Enfin, il faut mettre fin au désordre migratoire.

La loi sur le séparatisme proposée par Emmanuel Macron est-elle déjà obsolète?

Les trois derniers attentats sur notre sol ont été perpétrés par des étrangers: un réfugié soudanais qui a poignardé sept personnes à Romans-sur-Isère, un faux mineur pakistanais devant les anciens locaux de Charlie Hebdo et le Tchétchène de Conflans-Sainte- Honorine. S’attaquer aux conséquences sans traiter les causes, c’est se condamner à l’impuissance. L’immigration massive est le terreau dans lequel s’est enraciné l’islam politique, l’abandon de l’assimilation la sève qui l’a fait lever. Il est stupéfiant de constater que les conditions d’accueil en France sont les plus avantageuses d’Europe. Moins d’immigration et plus d’assimilation: ce sont les deux digues que nous devons élever contre la marée islamiste. Nous devons réduire au maximum le regroupement familial, durcir les conditions d’accès à la nationalité française et remettre totalement à plat le droit des étrangers pour nous donner les moyens d’expulser.

Avec Philippe Bas, vous proposez d’ajouter un article dans la Constitution pour rappeler la prééminence des lois de la République. Est-ce suffisant?

Ce que nous voulons, c’est combler les failles dans notre droit par lesquelles s’introduisent les islamistes. Avec cette règle, les soignants pourraient se fonder sur un principe clair pour refuser que certaines patientes exigent uniquement des médecins hommes. De même que les présidents d’associations, les chefs d’entreprise, les directeurs d’école pourraient refuser toute revendication communautariste. Le garde des Sceaux a invoqué des arguties juridiques pour repousser cette proposition. J’y vois une ambiguïté, sinon une lâcheté. Pareil pour la prolongation des mesures antiterroristes que nous devions adopter jeudi au Parlement. Les députés de la majorité ont refusé les propositions du Sénat pour fermer les écoles coraniques radicalisées ou étendre les possibilités de saisies informatiques. Le lendemain même de l’hommage national à Samuel Paty! C’est incompréhensible. Dans cette guerre, chacun doit prendre ses responsabilités. J’ai été élu pour faire la loi, pas pour me cacher derrière.

Vous prônez le recours au référendum. Si vous étiez président de la République, que demanderiez-vous aux Français?

Les juges internationaux et nationaux ont ligoté l’État régalien. Au nom de l’exaltation des droits individuels, dès règles ont peu à peu été établies contre l’intérêt général et sans qu’on demande leur avis ni aux Français ni à leurs représentants. Le Sénat avait proposé des mesures de sécurité contre les 150 détenus radicalisés prochainement libérés. Le Conseil constitutionnel a censuré ce texte. Neuf juges n’ont pas le droit de désarmer un peuple. Je propose d’élargir le champ du référendum pour que les Français puissent être consultés sur des sujets comme l’immigration. Je propose aussi d’édicter le principe que la loi française est supérieure à toute norme ou tout traité quand il y va de nos intérêts vitaux. Enfin, je demande qu’en cas de désaccord entre le Parlement et le juge, le dernier mot revienne aux représentants du peuple. Je veux qu’on restaure les droits du peuple français, à commencer par le premier, son droit à la sécurité. Il faut une revue générale de tous les obstacles juridiques qui nous empêchent de protéger les Français.


Sénatoriales: le marathon vendéen de Bruno Retailleau - Le Figaro - 16/09/20

REPORTAGE - Le sénateur LR aura parcouru 258 communes en trois mois sur un terrain favorable où ses soutiens l’attendent pour la présidentielle.

Un rituel de campagne réglé comme du papier à musique. Quand la C4 Picasso blanche se gare à proximité de la mairie, Bruno Retailleau s’empresse d’en sortir, se dirige vers le coffre de la voiture, ouvre un carton et saisit une pile de tracts «Union pour la Vendée». Dans ce document de 16 pages distribué aux grands électeurs, on retrouve ses combats, le rôle du Sénat et même un mot élogieux signé Gérard Larcher que les partisans du sénateur, candidat pour la troisième fois, dégustent avec gourmandise. «Bruno Retailleau est une chance pour la Vendée, pour le Sénat et pour la France», écrit le président du Sénat.

Détendu, sans cravate mais concentré, Retailleau enchaîne les rencontres avec une régularité de métronome. Jard-sur-Mer, Saint-Vincent-sur-Jard, Talmont-Saint-Hilaire, Les Sables-d’Olonne… Une seule journée illustre le tempo qu’il s’impose depuis trois mois avec les deux autres sénateurs de la Vendée pour décrocher un nouveau mandat le 27 septembre. «On ne change pas une équipe gagnante!»,explique-t-il tout sourire dans la voiture, en présence de ses collègues parlementaires Annick Billon (UDI) et Didier Mandelli (LR).

L’équipage se livre durant une heure aux questions très variées des élus. Chacun a en mémoire les scores très encourageants de 2014. Face à six listes concurrentes, dont deux divers droite dissidentes, la liste Retailleau avait raflé 68,48 % des suffrages. «Nous avions largement été élus sur l’image de Bruno et ce qu’il représentait en tant que président du département. Aujourd’hui, nous pouvons rassembler plus largement mais je dois reconnaître humblement que j’ai profité du TGV Retailleau», confie la centriste Annick Billon, 2e de liste. Cette année, la droite affronte cinq listes (PS, LREM, RN, PC, Verts) et il n’y a plus de dissidence.

Le juriste Armel Pécheul (il fut responsable d’un groupe de travail sur les valeurs auprès de Jacques Chirac en 1995) se rallie à l’Union pour la Vendée après une aventure concurrente il y a cinq ans. «Nous avons plutôt intérêt aujourd’hui à nous rassembler autour d’une personnalité comme Bruno. Beaucoup se retrouvent derrière son discours et le personnage a pris une dimension nationale qu’il n’avait pas à l’époque», considère le premier adjoint des Sables-d’Olonne, la cité tenue par Yannick Moreau (LR).

Nombreux mandats locaux

En Vendée, Bruno Retailleau se sent comme un poisson dans l’eau. «Il est apprécié pour sa constance et la sincérité de ses convictions. Même ceux qui ne partagent pas ses opinions reconnaissent son travail», assure la sénatrice Billon. Moins hostiles que certains membres des Républicains, qui lui reprochent d’incarner une «droite dure incapable de rassembler», ses partisans vantent au contraire son aptitude à travailler avec toutes les sensibilités de la droite et du centre. Il le fait au Sénat comme il l’a fait au cours de ses nombreux mandats locaux, plaident-ils. De 1988 à 2017, Retailleau fut conseiller général, député, président du département et président de la région Pays de la Loire.

Qui sera le candidat retenu à droite?? Il est encore trop tôt pour le dire mais dans les valeurs qu’il exprime, Bruno Retailleau peut rassembler

Armel Pécheul, juriste et membre de l’Union pour la Vendée

Pour justifier son «marathon» de 258 communes, le sénateur parle de «respect» envers les électeurs mais aussi de la nécessité de prendre le pouls du territoire. Par exemple, pour Retailleau, cette campagne de terrain révèle le poids croissant du sentiment d’insécurité en zones rurales. Un phénomène dont il n’avait pas mesuré l’ampleur. «Notre société se délite et devient de plus en plus violente. Qu’est-ce que vous comptez faire?», lui lance un élu d’opposition à Saint-Vincent-sur-Jard. Le sénateur reconnaît la justesse du constat puis déroule sa réponse en trois mesures portées au Parlement: des sanctions pour chaque infraction sans rappel à la loi, pas de réaménagement de peines pour les multirécidivistes et des centres de courtes peines, comme aux Pays-Bas.

Depuis son discours de La Baule, fin août, Bruno Retailleau a réveillé une impatience chez ses soutiens de Vendée. Beaucoup voient en lui un présidentiable et le poussent à relever le défi. «Qui sera le candidat retenu à droite? Il est encore trop tôt pour le dire mais dans les valeurs qu’il exprime, Bruno Retailleau peut rassembler», estime Armel Pécheul. Parmi les partisans fervents, le maire de Talmont-Saint-Hilaire, Maxence de Rugy, s’affiche en première ligne. L’élu, cousin éloigné du député LREM François de Rugy, fut surtout le chef de cabinet de Retailleau au département. «Évidemment, je vois pour lui un autre destin, un destin national. J’aimerais qu’il devienne président de la République. S’il se lance, nous serons derrière lui car nous avons besoin de gens qui disent la vérité. Il y a la place pour un réconciliateur. Et Bruno peut être l’électrochoc dont la France a besoin», s’enthousiasme le jeune maire vendéen.


La délinquance et la violence prennent des proportions inquiétantes

L’été aura été meurtrier pour les forces de l’ordre. Encore une fois un délinquant deja condamné pour rébellion a tué un policier père de famille. C’est la même logique, celle du refus de toute l’autorité et celle d’une absence de réponse pénale adaptée qui a conduit à la mort d’un chauffeur de bus il y a quelques semaines où à celle de la jeune gendarme près d’Agen.
Mes pensées vont aux familles de ces victimes qui ne faisaient que leur travail.
Le gouvernement ne peut plus se contenter de la seule fermeté d’un communiqué. La fermeté doit être la règle. Il est grand temps que la politique pénale en France fasse un virage à 180 degré et que ceux qui commettent des délits contre les biens et les personnes ne bénéficient d’aucune indulgence dès le premier délit. C’est à la police de faire peur aux délinquants ; les peines doivent être prononcées rapidement et réellement exécutées.
La délinquance et la violence prennent des proportions inquiétantes .
Une remise en question générale des politiques pénales suivies depuis Mme Taubira devient urgente parce qu’elles ne fonctionnent pas et qu’elles conduisent à une insécurité qui ne cesse de croître. J’appelle Emmanuel Macron à sortir de l’angélisme et du laxisme qui a caractérisé son action depuis le début du quinquennat.