L'annonce de fermeté d’Edouard Philippe n’était-elle qu’un coup de com ?

L’Assemblée nationale s’est attachée à amoindrir la portée du texte voté par le Sénat.

D’abord, elle a supprimé la possibilité pour le Préfet de prévoir un périmètre de sécurité autour des manifestations. Ce périmètre permettrait pourtant de fouiller et de stopper les individus qui se rendent à des manifestations avec des armes, des cagoules ou des objets dangereux.

D'autre part, l’Assemblée nationale a dévitalisé une disposition essentielle du texte qu’est la création d’un délit lorsqu’une personne participe cagoulée à une manifestation. En effet, l’Assemblée nationale a précisé que le juge doit prouver que l’individu qui dissimule son visage entend participer aux troubles. Ce point rendra difficile la tâche des magistrats.

L’examen de la proposition de loi par l’Assemblée nationale risque fort de ne déboucher sur rien de concret, un faux-semblant de plus. Si le texte reste en l’état, l’annonce de fermeté du Premier ministre n’aura été qu’un coup de com.

 

Bruno Retailleau, Président du groupe Les Républicains au Sénat

Catherine Troendlé, Rapporteur du texte et sénatrice du Haut-Rhin


Réforme constitutionnelle : Emmanuel Macron est à la recherche de la toute puissance !

Les annonces du gouvernement concernant la réforme constitutionnelle ont une ligne directrice ; le débat gêne le Président de République. Pour Emmanuel Macron les élus sont des gêneurs. Il l’avait exprimé concernant les élus locaux, voilà maintenant les parlementaires dans le collimateur. Le droit d’amendement serait limité et le débat étouffé. Emmanuel Macron est à la recherche de la toute puissance.

Les élus de tous horizons politiques lui rappellerons ensemble que les parlementaires sont l’expression de la démocratie. Qu’il n’y a pas de débat sans liberté au parlement, sans droit pour l’opposition.

Sa majorité pléthorique et aux ordres ne lui suffit plus, Emmanuel Macron veut désormais réduire l’expression démocratique de ses opposants. Le fondateur d’En Marche veut que tout le monde marche au pas. Ce n’est pas acceptable. Nous sommes loin de l’esprit de rassemblement et d’ouverture affiché par Emmanuel Macron.

Bruno RETAILLEAU